Visite à La Pouèze

Chaque année, à l’automne, l’association HCLM organise une sortie découverte dans une commune située à la périphérie des territoires couverts par notre association.

Pourquoi la Pouèze ? Située sur le plateau segréen, cette commune de 2 200 habitants est surtout célèbre par son site ardoisier. Mais elle mérite d’être plus précisément connue à divers titres. Accueilli par le maire, Jean-Claude Lecuit, notre groupe d’une centaine de personnes a été guidé par Odile Cardouat, une pouézéenne qui connaît fort bien sa commune et que nous remercions vivement.

L’église paroissiale existe depuis le XIe siècle.
Mais, trop petite et menaçant ruine, elle est reconstruite en 1838, conservant toutefois son clocher, toujours intégré dans l’église. Nouvel agrandissement en 1865 (la population a doublé avec l’exploitation de l’ardoise) : l’ajout d’un deuxième transept lui donne une allure massive, aussi large que longue.
Des vitraux ont été détruits par une tempête en 1905, mais il reste une belle verrière représentant François d’Assise et le sultan d’Egypte.

La mairie occupe aujourd’hui l’ancien presbytère. Cette remarquable bâtisse remonte à 1627, comme l’indique la pierre sculptée au-dessus de la porte d’entrée : date découverte récemment, lors de la restauration de l’édifice. On ne connaissait jusqu’alors qu’une autre pierre, conservée dans l’ancien presbytère, et portant cette inscription : « j’ai été posée le 30 mai 1740, par Monsieur Louis Maugars, prêtrecuré, seigneur de cette paroisse ». C’est un bel ensemble, caractéristique de l’architecture des XVIIe et XVIIIe siècles.

La maison du Brionneau. Construite aux XVIIIe et XIXe siècles, elle est ainsi nommée parce que le Brionneau naissant traverse le jardin. Mais ce qui nous intéresse surtout dans cette propriété, c’est l’histoire de ses habitants. Au centre, le Dr Morel. Né à Chalonnes en 1876, il avait hérité de cette maison. C’est un médecin neurologue de l’hôpital Necker à Paris. Mais, par tradition familiale, c’est un humaniste, lettré, curieux de philosophie. Il avait sauté sur les genoux de Flaubert et connu la famille de Proust. Il s’intéresse à un philosophe, natif de la Pouèze, Alfred Fouillée (1838-1912), fils d’un directeur des ardoisières. Plus célèbre que Fouillée, sa femme, Augustine (G.Bruno), est connue pour ses livres destinés aux enfants, dont « Le tour de France par deux enfants ». Son fils, J.M. Guyau, est également un philosophe-moraliste connu. D’autre part, la femme du Dr Morel tient à Paris un salon où elle reçoit des intellectuels, dont Sartre et Simone de Beauvoir, qu’elle fait venir à la Pouèze pendant la dernière guerre. Beauvoir mentionne brièvement ce séjour dans ses « Mémoires » et Sartre écrit là sa pièce « Huis-clos » (1943) qu’il dédie « à cette dame » (Mme Morel).

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