Visite à Juigné-sur-Loire
Tout au long de cette très belle journée d'automne, Joël Rohan nous a servi de guide pour nous faire découvrir les richesses de Juigné-sur-Loire. Il a été secondé par les membres de son groupe patrimonial qui, depuis quatre ans, travaille sur l'histoire de la commune.
Nous avons été accueillis par l'adjoint au maire, M. Prono, qui nous a décrit la commune comme partagée en trois zones bien différenciées :
- celle proche de la Loire avec un port très actif aux XVIIe et XVIIIe siècles, terrain alluvial où s'est développée plus tard la culture du chanvre, - Les buttes de schiste se prolongeant jusqu'aux "Garennes" lieu important d'extraction de l'ardoise,
- la zone viticole, au sud, la plus importante de la commune quant à la superficie.
Le port de Juigné-sur-Loire
Seul port sur la rive gauche de la Loire, il fut jadis important. Le parking, lieu de départ de la promenade, était auparavant une vaste étendue d'eau reliée à la Loire par la boire de la Touchetterie où l'on embarquait sur les navires de Loire, les ardoises du pays et les vins blancs du Layon très appréciés en Hollande et en Angleterre. Le vin arrivait, par barriques de 500 l, des coteaux du Layon, puis était transvasé dans des barriques de 225 litres pour le transport. Il était entreposé dans des entrepôts dits magasins dont on voit encore les portes maintenant obstruées et un guichet où les négociants recevaient un ticket qui leur permettait ensuite de se faire payer aux Pontsde-Cé.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce sont des Hollandais qui faisaient le négoce du vin, ce qui assurait la richesse du pays. Ils durent partir après la révocation de l'Édit de Nantes. Des
négociants locaux les ont remplacés, se sont enrichis et ont fait construire les belles maisons du bourg.
Le commerce du vin a décliné à la fin du XVIIIe siècle, après l'aménagement du "canal de Monsieur” sur le Layon, mais ce réseau hydrographique complexe a conservé son importance au XVIIIe siècle pour le rouissage du chanvre, cultivé à proximité.
Ce commerce employait beaucoup de monde, pour charger et décharger les barriques, pour tirer les bateaux du port jusqu'à la Touchetterie et la Loire.
Un peu en amont, le long du VieuxLouet, se trouvaient aussi des pêcheries qui appartenaient à la seigneurie de l'abbaye Saint-Serge. Ces pêcheries ont pris de l'importance après le concile de Trente qui a multiplié les jours de jeûne.