Visite à Chaudefonds-sur-Layon
Le samedi 8 octobre, nous étions 80 personnes à découvrir la petite commune de Chaudefonds-surLayon. Point de grands paysages de Loire, point de châteaux magnifiques, mais un riche passé industriel basé sur la houille et la chaux.
La géologie de cette région est particulièrement tourmentée. Chaudefonds est implantée dans la faille du Layon, encastrée entre le plateau des Mauges au sud et le val de Loire au nord, entre la fin du Massif Armoricain et l’amorce du Bassin Parisien. Cette région a subi pendant des millions d’années, les conséquences des mouvements tectoniques et du volcanisme. L’engloutissement de vastes forêts, à l’époque du carbonifère de l’ère primaire est à l’origine du sillon minier de Basse-Loire. Il s’étend de la région de Montrelais en Loire Atlantique, jusqu’à Saint-Georges-sur-Layon dans le Maine-et-Loire.
1- L’extraction de la houille
Les Malécots.
C’est un tas de charbon ! Dès le XIIe ou XIIIe siècle, on récoltait dans les champs de la région, des « pierres qui brûlent ». Dès lors, on se met à chercher, à creuser pour trouver ce nouveau combustible. Il sera vendu aux cloutiers et taillandiers pour chauffer le métal. Dans les comptes de la baronnie de Rochefort, on trouve des transactions financières à propos du charbon. Evidemment, cela attire des convoitises, et en 1413, le roi Charles VI crée un impôt : le dixième. En contrepartie il accorde aux propriétaires le droit d’exploitation sur leur terrain. Deux puits sont creusés vers 1500 : un au bois des Malécots, l’autre à la rue d’Ardenay. Les conditions d’exploitation sont innommables et les accidents nombreux. Henri IV annule l’impôt du dixième en 1601. Les exploitations se multiplient.
Avec le XVIIIe siècle, arrive le temps des concessions. Des investisseurs obtiennent le droit de prospecter dans un territoire précis. Les Malécots sont intégrés dans la concession de Layon et Loire. En contrepartie, l’organisation de la mine est plus structurée : les galeries sont boisées, le transport du charbon assuré par des ânes, des professionnels sont embauchés. Des maisons sont construites dans le chemin de la Rue en contre-bas. Elles ont disparu. De 1822 à 1873, on exploite le site par un puits de grande profondeur. Il ferme à la suite d’un grave incendie qui coûte la vie à cinq mineurs.
En 1918, 4 nouveaux puits sont ouverts. 80 mineurs extraient 15 000 tonnes de charbon en 4 ans. En 1942, le puits n°4 est remis en exploitation par l’entreprise Bessonneau. Ce site devient une véritable mine de charbon moderne à l’image des grosses exploitations du nord de la France : un carreau, des bureaux, des ingénieurs, une forge, une lampisterie, un vestiaire, des douches…. Un chevalement de 13 mètres de haut coiffe le puits. Dans les années 1950, 45 mineurs produisent jusqu’à 5 560 tonnes de charbon par an. Tout est utilisé par l’usine Bessonneau à Angers. L’ouverture à la concurrence mondiale, l’apparition du fuel et du plastique, un prix de revient qui n’est plus compétitif, et la fermeture inéluctable de la mine des Malécots survient en 1964. Suivi ensuite de la fermeture de Bessonneau. Les quatre épiceries du village d’Ardenay, qui a compté jusqu’à 400 habitants, ont fermé. Seule la chapelle Sainte-Barbe, l’église des mineurs, érigée au XIXe siècle reste un témoin de cette vie centrée sur le charbon.