Visite à Champtocé
Nous étions près de cent personnes regroupées là, devant les vestiges imposants de la vieille forteresse de Champtocé, érigée à flanc de coteau. Il ne reste guère aujourd’hui qu’une tour fendue et quelques murs en ruines.
Jean Marcot, notre président, souhaita la bienvenue à tous. Il rappela les travaux et actions menés par notre association ainsi que les fonctions de chacun des membres actifs. Il remercia chaleureusement Bernard Browleys pour sa participation à la préparation et à l’organisation de cette journée.
Il présenta ensuite Croix de Sable, une toute jeune association (trois ans d’existence), également au service du patrimoine. Son principal centre d’intérêt est la mise en valeur de l’histoire de Champtocé, et en particulier celle de son château, associée à la figure du baron Gilles de Rais.
M. Eriau, président de "Croix de Sable" et notre guide pour la journée, ajouta que ce nom avait été choisi en référence aux armoiries d’or à la croix de sable (noir) de Gilles de Rais. Afin d’éviter toute polémique autour de ce personnage sulfureux qui a fait couler tant d’encre, il précisa que les recherches et propos tenus s’appuieraient purement et simplement sur des faits historiques.
Champtocé et son château
Il y a 5 000 ans, une civilisation celtique vivait déjà en ces lieux. Elle y érigea trois édifices mégalithiques : le dolmen de Pont-Piau, celui de la Queue des Maréchaux, aujourd’hui à demi envasé, et celui de la Boire, aujourd’hui submergé.
La voie romaine Angers-Nantes, qui passait par Ingrandes, traversait probablement le territoire de Champtocé.
Dans les années 1980, à l’arrière du château, sur le coteau, une nécropole mérovingienne composée de 25 sarcophages a été découverte.
Champtocé, terre angevine, est située à une lieue seulement de la frontière de Bretagne, à deux journées de cheval du pays de Retz, d’où provenait la famille de Gilles de Rais, seigneurs depuis plusieurs générations. Ceux-ci tenaient solidement le château, l’une des plus anciennes places fortes élevées sur les bords de Loire.
Un premier château avait été construit au Xe siècle pour servir de centre à une viguerie. Il fut transformé en église en 1080, puis retransformé plus tard en château.
Au début du XVe siècle, le château, dans toute la splendeur de sa force et de sa jeunesse, dressait au loin la silhouette de ses onze tours massives. L’enceinte épousait les sinuosités du rocher sur lequel elle était bâtie.
À l’est s’étendait un étang, qui se déversait dans la Loire, constituant une défense naturelle souveraine. Des échauguettes et des meurtrières surveillaient les alentours, gardant le canal de communication et observant les voyageurs.