Visite à Bouchemaine
La promenade-découverte annuelle, le 5 octobre 2013, nous a amenés à Bouchemaine devant l’Abbaye, sur le quai qui borde la Maine, puis à la découverte du village de la Pointe, à la confluence de la Loire et de la Maine. René Combres, historien en architecture, nous a accompagnés tout au long de cette promenade ; Léon Benon, avec sa verve habituelle, a fait revivre le village de La Pointe. Mme Crezé au Petit-Serrant, M. Valentin à la Prévôté, nous ont parlé de l’histoire de leur propriété. Le soleil qui, cette année, ne nous a pas fait défaut, nous a permis de profiter pleinement de cette très belle journée d’automne.
Denis Mercier commence par nous retracer l’histoire de ce bâtiment. A la fin du XIe siècle, la paroisse de Bouchemaine appartient au chapitre Saint-Laud.
Avec le retour de la paix après la guerre de Cent Ans, et surtout le mouvement de la Renaissance qui entraîne un nouvel art de vivre, les rives de la Confluence deviennent un lieu de villégiature campagnarde très apprécié. Le Clergé ne reste pas à l’écart de cette transhumance estivale. En 1664, le chapitre séculier de Saint-Laud fait construire une très belle demeure, improprement appelée « abbaye », car il s’agit là d’une simple résidence secondaire des
évêques d’Angers.
René Combres nous fait d’abord remarquer que « ce bâtiment en surélévation par rapport à la Maine devait avoir à l’origine un portail avec une belle ferronnerie comme on le conçoit au XVIIe siècle. Il nous rappelle, qu’à l’époque, l’administration était le fait de religieux qui représentaient le pouvoir avec la richesse qui allait de pair.
Ce bâtiment, remarquable d’unité architecturale, est typique de la période de transition entre le règne de Louis XIII et celui de Louis XIV. La toiture est très haute, d’un seul jet, en bâtière, à quatre pans. Les étrésillonnements de la charpente raidissent l’ensemble, le rendent très solide, capable de résister aux vents violents. En retour d’équerre, les deux pavillons quadrangulaires datent de la fin du XVIe-début du XVIIe siècle. Les fenêtres très étroites sont de style Louis XIII. Le premier niveau en surélévation domine le paysage au-dessus de ce piédestal que constitue l’escalier central.
Au deuxième niveau, la travée centrale est caractéristique de la Seconde Renaissance à son apogée après l’abandon du baroque italien. Ici, on n’a que deux personnages engainés avec des pilastres surmontés de chapiteaux de style ionique composite. Les fenêtres sont élargies tout en respectant l’axe de symétrie. Elles sont surplombées d’une longue corniche d’un seul tenant qui a dû être remaniée lors de restaurations tardives car, au XVIIe siècle, les corniches étaient interrompues au dessus de chaque travée. »